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Mon proche atteint de la maladie d’Alzheimer refuse de boire : que faire ?

maladie d'Alzheimer

S’hydrater est un geste simple, presque automatique, que nous accomplissons sans même y penser. Pourtant, son importance est capitale : la déshydratation peut avoir de nombreuses conséquences sur la santé, notamment chez les personnes âgées. Pour la majorité d’entre nous, boire ne suscite ni débat ni difficulté.

Mais pour un aidant Alzheimer, ce geste du quotidien peut devenir un véritable challenge, donnant parfois lieu à des situations complexes, voire conflictuelles. Mais alors, comment réagir face au refus de son proche atteint de la maladie d’Alzheimer ? Que faire pour l’encourager à s’hydrater sans tomber dans l’opposition ?

Pourquoi mon proche atteint de la maladie d’Alzheimer refuse-t-il de boire ?

En tant qu’aidant familial, il est important de comprendre que le refus de boire chez une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer n’est généralement ni un caprice ni un choix volontaire. Cette situation résulte souvent de causes liées à la maladie elle-même ainsi qu’au processus de vieillissement normal.

Le vieillissement

Avec l’âge, la sensation de soif tend naturellement à diminuer, même chez les personnes sans pathologie neurodégénérative. Ainsi, un proche aidant peut souvent entendre cette question : « Pourquoi devrais-je boire si je n’ai pas soif ? ».

Bon à savoir :  la sensation de soif est en réalité un signal d’alerte qui intervient lorsque l’organisme est déjà en état de déshydratation. Il est donc recommandé de ne pas attendre ce signal pour encourager à boire, mais d’adopter une hydratation régulière et préventive afin de préserver la santé et le bien-être de votre proche.

Les conséquences de la maladie d’Alzheimer

Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, plusieurs symptômes peuvent renforcer ce refus de boire comme :

  • La perte de mémoire : la personne peut être persuadée d’avoir déjà bu, oublier son verre, penser qu’elle est suffisamment hydratée…
  • Les troubles psychiques et comportementaux, tels que l’agitation ou l’anxiété, qui peuvent provoquer de l’opposition, voire de l’agressivité.
  • Les capacités de réflexion altérées : boire n’est plus toujours perçu comme un acte logique ou nécessaire, ce qui complique l’acceptation de cette action simple.
  • L’incompréhension des consignes : la personne peut ne pas saisir l’instruction « bois de l’eau » à cause de ses difficultés de raisonnement, ou une perte de compréhension du sens des mots.
  • Les troubles de l’exécution des gestes : coordination, dextérité ou mémoire du geste peuvent être altérées, rendant le simple fait de boire difficile.

Pour un aidant Alzheimer, il est également essentiel de garder à l’esprit que certaines causes physiques peuvent expliquer un refus de boire, comme un trouble de la déglutition, une douleur buccale ou des nausées. Si ce comportement persiste ou s’aggrave, il est préférable de consulter le médecin traitant.

10 conseils pour aider votre proche Alzheimer s’hydrater régulièrement

Quand on est aidant Alzheimer, on cherche constamment des solutions concrètes pour améliorer le quotidien de son proche. Face à un refus de boire, l’inquiétude est bien légitime. Mais il faut garder à l’esprit une chose essentielle : il n’existe pas de méthode unique qui fonctionnerait pour tous.

Chaque personne atteinte de la maladie d’Alzheimer est différente. Sa manière de réagir, de percevoir les choses ou d’interagir avec vous dépend de nombreux facteurs : son caractère, le stade de la maladie, son vécu… C’est pourquoi les conseils que vous trouverez ci-dessous ne sont pas des règles absolues, mais des pistes à explorer. Certains fonctionneront dès la première tentative, d’autres nécessiteront du temps ou devront être adaptés. L’essentiel est de rester à l’écoute, d’avancer pas à pas, et de vous autoriser à tâtonner.

1. Communiquez

En tant qu’aidant Alzheimer, il est essentiel d’entretenir un dialogue ouvert. Plutôt que d’imposer ou d’ignorer ce refus, prenez le temps d’interroger votre proche pour essayer de comprendre ses raisons. Respectez son point de vue et ses ressentis, y compris face à des réponses qui paraissent illogiques ou décalées. Il s’agit de sa réalité.

Par ailleurs, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent ressentir un sentiment d’isolement, ayant parfois l’impression que personne ne les comprend vraiment. Les proches aidants, par leur écoute attentive et leur communication bienveillante, peuvent contribuer à briser ces sentiments négatifs et maintenir un climat de confiance.

2. Soignez votre communication non verbale

Même aux stades avancés de la maladie d’Alzheimer, votre proche reste très sensible à votre langage non verbal. Même lorsqu’il ne saisit plus le sens des mots, il reste sensible à votre langage non verbal, que ce soit dans votre posture, votre regard ou vos gestes. Certains de vos gestes peuvent ainsi être vécus comme une hostilité ou un affront, ce qui risque d’aggraver son refus et d’alimenter un cercle vicieux d’opposition.

Astuce : portez aussi attention à la communication non verbale de votre proche. Quand la parole devient difficile, la personne utilise souvent ses gestes, ses mimiques ou son regard pour exprimer ses besoins ou son malaise. Observer ces signes peut vous aider à mieux comprendre ce qu’il ressent et à ajuster votre approche.

3. Restez dans la convivialité et le partage

Être aidant Alzheimer, c’est aussi faire preuve d’inventivité au quotidien. Ainsi, il est essentiel que le moment de boire ne soit pas perçu comme une contrainte, mais comme un véritable plaisir partagé. En créant une ambiance chaleureuse et détendue, vous favorisez la participation de votre proche sans générer de résistance.

Par exemple, vous pouvez proposer de lever votre verre pour trinquer ensemble, ce qui transforme ce simple geste en un moment convivial. Vous pouvez également l’inviter à goûter une nouvelle boisson, afin d’éveiller sa curiosité et susciter son envie.

Aidant Alzheimer

4. N’entrez dans l’opposition

Face au refus de boire, la tentation d’insister, de convaincre, voire de se montrer autoritaire est grande. Pourtant, en tant qu’aidant Alzheimer, il est important de comprendre que l’opposition frontale est rarement efficace, et peut même aggraver le blocage.

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer perçoivent souvent les interactions à travers un prisme émotionnel. Un ton pressant, une injonction trop directe ou un désaccord répété peuvent être vécus comme une agression, déclenchant méfiance, anxiété ou repli. Le rapport de force n’est donc pas une solution : il alimente la frustration, de part et d’autre, sans régler la situation.

5. Évitez les réflexions trop rationnelles

Il peut être tentant d’utiliser des arguments logiques pour convaincre un proche atteint de la maladie d’Alzheimer de boire, comme : « Tu as déjà été hospitalisé pour déshydratation, cela ne t’a pas suffi ? » Cependant, n’oubliez pas que la perception altérée de la réalité chez ces personnes rend souvent ce type de raisonnement inefficace.

6. Retentez régulièrement

Les envies, pensées et comportements d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer peuvent changer rapidement, parfois même d’une minute à l’autre. Ce qui semblait évident et accepté un instant peut être soudainement refusé, et inversement.

Pour un aidant Alzheimer, il est donc important de faire preuve de patience et de souplesse. Plutôt que de s’opposer frontalement à un refus, il est souvent plus judicieux d’accepter temporairement cette opposition et de proposer à nouveau à boire un peu plus tard, lorsque l’attitude de votre proche semble plus favorable.

7. Laissez le nécessaire à disposition

Laisser un verre d’eau accessible en permanence, dans un endroit visible et facile à atteindre, encourage la personne aidée à boire spontanément, sans qu’elle ait besoin d’attendre qu’on le lui propose.

Veillez également à réunir toutes les conditions qui favorisent cette autonomie : assurez-vous par exemple que ses lunettes de vue sont bien positionnées et que le verre est adapté à sa prise en main (verre ergonomique, par exemple). Ces petits aménagements simples peuvent grandement aider les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à maintenir une bonne hydratation, tout en respectant sa dignité et son indépendance.

8. Communiquez avec l’entourage

En premier lieu, il est essentiel de dialoguer avec les professionnels de santé qui accompagnent votre proche, comme les auxiliaires de vie à domicile. Ces professionnels sont formés à l’importance de l’hydratation et à la stimulation des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, mais ils ne connaissent pas toujours les difficultés spécifiques que rencontrent les aidants familiaux, notamment si votre proche refuse de boire. Les informer leur permettra de mieux soutenir votre proche et de participer activement au maintien d’une hydratation adéquate.

En complément, n’oubliez pas de communiquer avec les autres membres de la famille et votre entourage. Leur implication favorise une meilleure compréhension collective des besoins de votre proche et permet de coordonner les efforts.

9. Proposez un autre format

Le goût, la température ou même l’apparence du verre peuvent influencer la volonté de boire chez une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Il est donc important de privilégier des contenants adaptés, faciles à prendre en main et agréables à utiliser. Vous pouvez également varier les boissons en respectant les préférences de votre proche : tisanes, bouillons, jus de fruits…

Conseil : en raison de la maladie, votre proche peut oublier comment utiliser un verre. Dans ce cas, montrez-lui le geste de boire en le faisant vous-même. Le mimétisme est souvent très efficace pour réactiver ce réflexe.

10. Ne sous-estimez pas le rôle de l’alimentation

Certains aliments, tels que la pastèque ou le concombre, sont naturellement riches en eau et constituent un apport hydrique notable. Bien qu’ils ne remplacent pas la consommation d’eau, ils jouent un rôle important pour aider à prévenir la déshydratation chez votre proche.

Faire face au refus de s’hydrater constitue un défi éprouvant pour les aidants Alzheimer. Malgré toute votre bonne volonté et vos efforts, il est normal de rencontrer des échecs répétitifs. Mais n’oubliez pas : votre persévérance et votre dévouement sincère envers le bien-être de votre proche sont bien plus que de simples actes. Ce sont de véritables expressions d’amour et de bienveillance. Soyez fier des efforts que vous effectuez chaque jour pour lui offrir le meilleur au quotidien.