Accompagner un proche atteint d’un cancer est une épreuve bouleversante. En effet, en tant qu’aidant, votre rôle peut s’avérer difficile à assumer : entre l’émotion, l’organisation du quotidien et l’envie d’aider au mieux, il est parfois compliqué de trouver la bonne attitude à adopter, de savoir comment s’y prendre et éviter les maladresses.
Certains comportements, bien que partant d’une bonne intention, peuvent involontairement blesser votre proche. Voici 5 attitudes à éviter pour apporter un réconfort adapté et bienveillant à votre proche atteint d’un cancer.
L’importance du soutien des proches face au cancer
Lorsque la maladie frappe, la présence des aidants devient une source précieuse de réconfort et de motivation. Selon l’Observatoire sociétal des cancers, près de 8 malades sur 10 considèrent le soutien familial comme un élément clé pour mieux affronter l’épreuve du cancer. Être entouré aide à briser l’isolement, contribue à améliorer la qualité de vie, à réduire le risque de dépression…
Toutefois, il est à noter que la maladie bouleverse l’équilibre relationnel : les rôles évoluent, les priorités changent et l’aidant doit apprendre à composer avec ces transformations. Certains liens se renforcent, tandis que d’autres peuvent s’affaiblir sous le poids des émotions et des responsabilités accrues. Dans ce contexte, il est essentiel d’adopter une posture bienveillante et empathique, tant envers son proche atteint d’un cancer qu’envers soi-même, afin de maintenir un équilibre familial et d’éviter des tensions inutiles.

5 attitudes à éviter pour réconforter un proche atteint d’un cancer
1. Donner trop de conseils non sollicités
Face à la maladie, il peut être tentant d’offrir des solutions ou de partager des conseils, avec l’intention d’aider. Cependant, un proche atteint d’un cancer a souvent plus besoin d’être écouté que conseillé.
Plutôt que de donner des recommandations incessantes, adoptez une attitude d’écoute active. Posez des questions ouvertes, reformulez ses propos pour montrer que vous comprenez et laissez-lui la liberté d’exprimer ses émotions sans l’interrompre.
2. Minimiser ses émotions en cherchant toujours à positiver
Dire des phrases comme « Ne t’inquiète pas, tu es fort(e), ça va aller » peut sembler encourageant, mais cela risque de minimiser ses peurs et de le priver d’un espace pour exprimer sa souffrance.
Accueillez ses émotions sans jugement. S’il exprime de la tristesse, de la peur ou de la colère, validez ses ressentis en disant par exemple : « Je comprends que cela doit être très difficile pour toi. Si tu as besoin d’en parler, je suis là. »
3. Partager des statistiques médicales
Chaque cas, chaque individu et chaque pathologie est unique. Comparer son parcours à des chiffres ou à des récits n’est pas une démarche bénéfique : les statistiques sont des moyennes et ne sont pas représentatives de la situation individuelle de votre proche atteint d’un cancer. Ces données risqueraient de donner de faux espoirs, d’impacter négativement le moral, de générer des interprétations erronées…
Par ailleurs, en tant qu’aidant, vous devez veiller à vous baser uniquement sur des sources fiables, comme celles des autorités sanitaires ou du gouvernement. Méfiez-vous des contenus proposés sur les réseaux sociaux ou dans les médias.
4. Comparer
Effectuer des comparaisons du type « Mon voisin avait le même cancer et il s’en est sorti » peut sembler rassurant, mais cela risque de donner l’impression que vous banalisez son expérience. Chaque personne vit la maladie différemment et a un ressenti qui lui est propre. Au lieu de comparer, montrez de l’empathie en lui demandant comment il se sent et comment vous pouvez lui apporter du réconfort de manière concrète.
5. Adopter une attitude surprotectrice
Il est tout à fait compréhensible de vouloir protéger un proche atteint d’un cancer, mais une attitude excessive peut rapidement devenir envahissante. À force de vouloir tout faire à sa place, vous risquez de l’étouffer, de l’agacer ou de lui rappeler ses incapacités.
Respectez son autonomie autant que possible et impliquez-le dans les décisions et les tâches qu’il peut et souhaite encore accomplir. Lui laisser cet espace l’aidera à conserver un sentiment de contrôle sur sa vie et à préserver sa dignité.
En somme, accompagner un proche atteint d’un cancer ne signifie pas être constamment présent ni accomplir des actions spectaculaires. Souvent, ce sont les gestes les plus simples, une écoute attentive et une présence sincère qui apportent le plus de réconfort. En adoptant une attitude bienveillante et en évitant certaines maladresses, vous aiderez votre proche à traverser cette épreuve avec plus de sérénité.
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Références
Ligue contre le cancer. Comment accompagner un proche atteint d’un cancer ?
Haut Conseil de la santé publique. (10 mai 2016). Actualité et dossier en santé publique n° 94. L’Observatoire sociétal des cancers.